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Edge Game
17 avril 2010

Cosplay, entre fiction et réalité

Mince est la frontière qui sépare la fiction du réel. C'est d'autant plus vrai en ce qui concerne le Cosplay. Comprenez ici Cos (costume) et Play (playing). Cette pratique consiste en quelques mots, à jouer le rôle de son personnage préféré. Qu'il soit issu de manga, d’animation japonaise, de film ou de jeux vidéo, les Cosplayers redoublent de créativité pour imiter au mieux leur héros favori.

Cette pratique attire de plus en plus de personne que ce soit dans le pays qui l’a vu naître, à savoir les États-Unis, qu’aux Japon ou en Europe.


Mais en quoi cette pratique constitue t-elle un élément intéressant à notre réflexion sur la frontière entre espace privé et espace public ? Est-ce là simplement un banal Mardi-gras ? Et où se trouve ladite limite entre l’espace privé, c’est-à-dire l’individu qui prend l’initiative de se déguiser, et l’espace public qu’est la société dans laquelle évolue le Cosplayer.

 

C’est devant son écran ou son manga que débute le processus constituant les premières pierres de « l’ édifice » Cosplay. L’individu se projette dans l’univers fictif où évolue son personnage et de ce fait il se crée une nouvelle identité et un monde tout autant subjectif qu’imaginaire. On peut même remarquer pour les plus « addicts » une persistance de la fiction dans la réalité ce qui entraîne des troubles de l’identité. En effet, l’identification est telle que même une fois l’écran éteint ou le livre refermé, le Cosplayer évolue encore dans un monde subjectif à travers son « avatar ».

 

DSC00786_JokerBatmanCe comportement se traduit de différentes manières selon le degré d’addiction, mais aussi et surtout selon l’individu concerné. En effet, le cosplayer, en recréant le costume de son héros, va en quelque sorte « prolonger » l’expérience filmique, ou vidéo ludique à laquelle il a précédemment pris part en rentrant physiquement dans la peau de son personnage. C’est là que s’entrecroisent fiction et réalité. Il évolue dans le « monde réel » tandis que son esprit reste très largement influencé par la fiction. De ce fait, il agit différemment, se déplace différemment, s’exprime différemment pour imiter son avatar du mieux qu’il peut. 


Des rendez-vous et salons permettent aux pratiquants du Cosplay d’exhiber leur passion pour tel ou tel personnage fictif comme par exemple le TGS (Tokyo Game Show), 2ème plus célèbre salon de jeux vidéo au monde après l’E3 (situé à Los Angeles). Il n’est pas question de concours et il n’y a rien à gagner. Les cosplayers « s’affichent » purement et simplement. On observe ici un premier franchissement de cette frontière entre le public et le privé. Dans ce genre de rassemblement, ces individus sortent de leur « petit monde » et s’invitent dans cet espace public que représente par exemple le TGS ou le WCS (World Cosplay Summit).

Ils ne se présentent pas sous leur vraie identité mais sous les traits d’un personnage fictif.

 

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Le comportement d'un cosplayer peut également se traduire d’une manière bien moins ludique. En effet, dans certains cas, cette pratique devient extrême et on peut assister à de réels drame qui ne font qu’alimenter la polémique du Cosplay. Par exemple, il y a de cela quelques années, les télévisions du monde annonçaient la mort d’un jeune garçon, lequel était déguisé en Superman. Il apparaît que cet enfant avait en réalité sauté du haut de son immeuble, croyant que son costume lui confèrerait les mêmes pouvoirs que son super héros. Pire encore, on se souvient du massacre de l’université de Columbine dans le comté de Jefferson, dans l'État du Colorado, aux Etats-Unis. Perpétrée par deux adolescents, Eric Harris et Dylan Klebold, la cause de cette tuerie scolaire reste pour beaucoup de personnes l’intérêt que portaient les deux adolescents pour les jeux vidéos violents (Grand theft auto). Les deux criminels avaient fait irruption dans le lycée armés jusqu’aux dent et habillés comme des personnages de jeux vidéo.

Dans les cas qui précèdent, la limite entre le public et le privé est clairement franchie. La violence virtuelle est transposée dans la réalité via cette image « préfabriquée » de gangster armé et dangereux qu’ont voulu reproduire ces deux jeunes américains en s’habillant de cette façon.

 

Comme nous l’avons vu, la frontière entre le public et le privé dans la pratique du Cosplay s’illustre essentiellement par cette exhibition ainsi que ces questionnements sur l’identité.

 

FOREL Jean-Baptiste

 

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